last time, it was war ☁ Effie

Jour de congé. Effie était plus ou moins heureuse de ne rien faire aujourd'hui. Ce n'était pas le genre de personne a resté enfermer chez elle a attendre que la journée passe, loin d'elle cette idée saugrenue. Du coup elle prit l'initiative de sortir, faire un tour et simplement s'aérer la tête, penser à autre chose que tout ce qui pouvait la ronger en ce moment. Il fallait dire que d'avoir un ami comme Jax aidait terriblement. Il connaissait tellement la jeune femme que dans n'importe quelle situation elle pouvait se tourner vers lui pour avoir le moindre soutient quel qu'il soit. Effie évoluait doucement dans le centre-ville, prenant le chemin d'un petit café qu'elle appréciait tout particulièrement. L'endroit était plutôt calme et surtout douillet, tout ce dont elle avait besoin en cet instant. Au détour d'une ruelle la jeune femme se fit littéralement rentrée dedans par un homme qui la dépassait largement d'une tête voir un peu plus. Elle ne le vit pas arriver et commença à se confondre en excuse jusqu'au moment où elle se rendit compte de la personne qui se trouvait face à elle. Et là, c'est à ce moment précis que la jeune femme commença à paniquer, clairement, elle hésitait entre prendre la fuite et faire comme si elle ne l'avait pas vu avant de continuer sa route. Malheureusement le jeune homme avait choisi pour elle, il commença à parler, la bloquant dans une conversation qu'elle ne voulait pas avoir. « Aeddan. Quelle surprise. » Ironie quand tu nous tiens. La demoiselle ne pouvait plus s'échapper, c'était fichue elle était prise au piège et devait de toute façon faire face. Elle savait au fond d'elle qu'un jour ou l'autre elle devrait avoir cette conversation avec l'homme qui un jour comptait tant pour elle, cet homme qui un jour fut son meilleur ami et qui aujourd'hui n'était plus qu'un étranger parmi tant d'autre. Les jours avaient passé sans qu'ils ne s'adressent la parole, puis les semaines et enfin les mois. Trop de temps avait passé et un fossé énorme se creusait entre eux. Même si ça lui faisait mal de l'avouer Effie savait pertinemment que plus rien ne serait comme avant, que le temps les avaient brisés. « La femme vampire n'est pas dans le coin ? » Le cynisme il n'y avait que ça devrait. Effie croisa les bras d'un geste nonchalant tout en se mordant la lèvre nerveusement. Elle ne voulait pas être là, elle ne voulait pas le voir et surtout elle ne voulait pas lui parler. La jeune femme savait à quel point ça lui ferait mal de repartir une fois de plus comme si de rien, comme si tout était normal. Effie tentait tant bien que mal de faire bonne figure et surtout de ne pas lui faire voir à quel point toute cette affaire l'affectait, mais ça restait plus facile à dire qu'à faire. « Merdique ouais, je n'aurais pas dit mieux. Peu importe, je vais bien, tu as l'air d'aller bien, tant mieux. Bonne journée Aeddan. » Têtue, à peine.

Bien sûr qu'elle aurait pu s'enfuir, faire demi tour comme si de rien et continuer sa route dans le sens inverse, mais deux choses s'imposaient à elle, d'abord le fait qu'elle passerait pour une lâche ce qu'elle n'était pas, loin de là et ensuite le fait que Aeddan la poursuivrait certainement, son entêtement était vraiment aussi fatiguant que celui de la jeune femme, alors elle savait pertinemment de quoi elle parlait. Du coup elle n'avait pas tellement le choix et devait faire face. « Mignon n'est pas réellement le terme que j'aurais employé la concernant, mais soit. » Effie leva les yeux au ciel devant tant de légèreté, comment pouvait-il seulement réagir de la sorte, bien qu'elle sentait cette petite pointe d'agacement qui la fit sourire. « Suis-je bête évidemment qu'elle l'aurait fait, enfin pourquoi ? Après tout elle a gagné donc je suppose qu'elle m'aurait servi son sourire hypocrite, qu'elle se serait rapprochée de toi, voir même prendre ta main, dans un geste qui voudrait dire "il m'a choisi, dommage pour toi." enfin la pétasse par excellence. » Évidemment qu'elle l'aurait fait, même si Aeddan ne l'avouerait jamais. Effie connaissait assez sa femme pour savoir toutes ces choses-là. « On ne peut plus sérieuse. » Non, elle ne l'était pas le moins du monde, comment pouvait-elle être aussi sérieuse alors qu'au final elle ne pensait pas un traitre mot de tout ce qu'elle pouvait dire. « Tu veux que je parte comment, un petit moonwalke te ferais plaisir ? » Humour, ironie, cynisme ? Surement un doux mélange de ses trois pires traits de caractère. « Tu me connais si bien n'est-ce pas, si bien que tu crois savoir comment je me sens ou pas ? Bordel Aeddan, tu es à miles lieux de savoir comment je me sens, de savoir si oui ou non je me sens bien. Alors, d'accord, peut-être que tu ne vas pas si bien que je le pense, mais tu as une famille pour te réconforter, une femme, aussi garce soit-elle et un enfant, même si ce n'est pas le tien. » Effie ne devait pas continuer sur cette voix, se lancer dans cette discussion qui lui faisait tant de mal. Cette histoire qui l'avait détruite doucement, lentement. « Décider et imposer ? Tu me fais chier Aeddan, clairement, royalement et en beauté. Je ne t'ai imposé ce choix que pour une seule et unique raison...Que tu ouvres enfin les yeux et parce que je tiens à toi, bon sang Aeddan, elle te manipule et tu t'en fous et bien très bien, continue comme ça et grand bien te fasse. Mais, évidemment, je ne pourrais plus être ton amie tant qu'elle sera dans ta vie et ça tu le sais très bien au vu des conversations que nous avons eus ces dernières semaines. » Et voilà, une fois de plus la conversation était lancée et malgré le fait qu'elle ne voulait vraiment pas l'avoir, ici comme ça avec lui, les "hostilités" étaient en route et rien que le ton de la voix de Aeddan en disait beaucoup sur la tournure que prendrait cette fichue conversation.

Avoir cette conversation en pleine rue n'était certainement pas l'idéale, mais avaient-ils le choix ? « Je ne te juge pas Aeddan, loin de là. Et arrête de me faire passer pour la méchante, parce que moi je ne t'ai jamais trompé, jamais menti...Etqui te ramassais à la petite cuillère à chaque fois que tu étais cocu ? Moi et toujours moi, j'ai toujours été là pour toi Aeddan et c'est comme ça que tu vois notre amitié ? J'hésite entre t'applaudir pour cette belle performance hypocrite ou exploser de rire. Mais je vais me contenter de ne rien faire, ça n'en vaut pas la peine. » Effie souffrait clairement, elle perdait son meilleur ami un peu plus à chaque fois et ça et bien ça lui fait terriblement mal. Mais elle ne devait surtout pas perdre pieds, ça serait le bouquet, le petit plus qu'elle ne voulait surtout pas leur accorder, ni à lui, ni à sa femme démon. « Ouais, okay je passe pour l'égoïste de l'histoire, mais excusez-moi mon seigneur de vouloir protéger mon meilleur ami. Maintenant, je te l'ai dit tu as fait ton choix, je ne peux plus rien pour toi Aeddan. » Elle soupira une fois de plus, surement pour la cinquantième fois depuis même la centième fois allez savoir, elle ne comptait pas vraiment, mais de toute façon cette conversation l'agaçait profondément. Elle en avait marre de se confondre en explications pour en finir toujours au même point, c'était juste pas du tout nécessaire. « Hum, d'accord, je vais te poser une dernière question, une seule. Comment feras-tu quand le gosse aura douze, treize ans et qu'il commencera à poser des questions parce qu'il ne te ressemble pas, comment tu feras si jamais...Lauren, pète encore un câble et qu'elle se barre avec le gamin ? » D'accord ça faisait deux questions, mais quelle importance ? Effie n'avait pas tellement besoin des réponses elle voulait juste entendre Aeddan se remettre en question, elle voulait tellement qu'il ouvre les yeux, qu'il voit enfin le mal que toute cette histoire faisait à leur amitié. « Je ne te comprends toujours pas Aeddan. C'est ta femme, tu ne veux pas divorcer, tu veux être un père pour cet enfant, d'accord je peux le comprendre, mais ce que je n'accepte pas et que je n'accepterais jamais c'est le fait que tu l'as choisi elle, cette... » Encore un soupire et un glorieux mal de tête qui se pointait. « Attend parce que tu crois vraiment que ton père aurait accepté tout ça ? Ce que tu vis, le choix que tu as fait ? Si ça t'aide à dormir la nuit, tant mieux. » Effie avait toujours été très proche du père de Aeddan, autant que du sien et c'est pourquoi elle était sûre à cent pour cent qu'il n'aurait surement pas accepté le fait que Aeddan lâche sa meilleure amie de cette façon. Même si bien sûr il lui aurait fait une belle leçon du genre père/fils dont le jeune homme aurait bien besoin en ce moment pour y voir un peu plus clair, puisque de toute évidence les paroles de sa meilleure amie n'avaient aucun impact sur lui.

Elle ne savait plus tellement ce qu'elle devait faire, crier, parler normalement, être outrée, rire, partir ou continuer cette conversation plus que douloureuse ? La jeune femme n'en pouvait tout simplement plus. Pourquoi continuer cette conversation alors, que de toute façon ça ne les mènerait nulle part ? Qu'une fois terminé ils se quitteraient et continueraient leurs vies sans pour autant se reparler avant des jours voir plus. C'était une torture simple et pure. « Évidemment que je juge tes choix, les amis sont faits pour ça, pour vous dire quand vous foirez, quand vous faites de la merde et surtout pour vous remettre sur le droit chemin, c'est comme ça, c'est fait pour ça les amis tu vois et c'est ce que j'ai fait avec toi, mais la seule raison pour laquelle je t'ai demandé de faire ce soir c'est simplement parce que je n'en pouvais plus de te voir si mal à cause d'elle. Je ne pensais pas que tu la choisirais, j'étais trop sûre de moi et de notre amitié. » Effie continuais à se repasser dans la tête les images de cette scène qui avaient brisé leur amitié. Cette scène qui les avaient séparés. Ils ne s'étaient jamais embrouillé aussi longtemps et jamais la jeune femme aurait cru que ça puisse arriver, mais de toute évidence elle se trompait lourdement. « Tu sais ce que c'est le pire dans toute cette histoire ? Si c'était le cas, si jamais elle te quittait pour de bon, je serais encore là pour toi, parce que malgré le mal que tu m'as fait en la choisissant elle, je suis toujours ton amie et je ne peux pas tirer un trait sur plus de dix ans d'amitié comme ça. Mais pour le moment elle est là et il n'y a pas assez de place dans ta vie pour nous deux. » La jeune femme baissa les yeux quelques secondes pour la première fois depuis le début de leur conversation elle lâchait prise, durant un instant elle ressemblait à la jeune femme fragile qu'elle était en réalité. « Tu te trompes Aeddan, il est mort c'est un fait, mais ça ne veut pas dire au fond de toi que tu ne sais pas ce qu'il aurait voulu, ce qu'il t'aurait dit. » Parler de son père était sans doute la meilleure chose à faire, l'élément qui lui ferait peut-être ouvrir les yeux, qui le ferait réfléchir, au moins un peu. Effie se mordit la lèvre, un instant, comme pour lui montrer sa gêne soudaine. Alors, tout compte fait elle lui manquait ? « Tu Sais qu'en faisant ça tu ressembles plus à un amoureux transis, voir à un psychopathe, qu'à un mec qui vient de perdre sa meilleure amie ? » Une petite touche d'humour ne faisait vraiment pas de mal et puis ils en avaient bien besoin pour que le ton de la conversation redevienne plus calme, plus apaisé. « Tu me manques Aed', mais je ne peux pas... »

Effie était réellement du genre têtue, elle ne voulait en aucun croire que Aeddan pouvait un instant ressentir ce qu'elle avait pu éprouver, même une toute petite parcelle de ces émotions. « Non Aed', tu ne comprends pas, parce que si tu comprennais, tu n'aurais certainement jamais fait ce choix. J'aurais aimé que tu sois à ma place, que ce soit l'inverse, juste pour que tu ressentes ce que j'ai ressenti. Que tu sentes simplement ton coeur se briser. » Peut-être que c'était un peu poussé, mais Effie voulait simplement le faire réagir quoi que cela lui en coutait, même si c'était jouer sur la corde raide et surtout jouer avec le feu. « Bien sûr que j'en souffrais, tu pensais quoi ? Que je ferais comme si de rien n'était, que tout était beau et rose ? Désolé chéri, mais je ne vis pas dans un mode rempli de licornes et d'arc-en-ciel. » Effie leva les yeux au ciel et se surpris à sourire quelques instants de sa propre bêtises. « Heureusement que Jax était là pour me ramener sur terre. Bordel j'ai l'impression de vivre une affreuse déception amoureuse, c'est horrible. » C'était une sensation horriblement frustrante, bien sûr que de se fâcher avec son meilleur ami était une expérience affreuse, surtout à cette échelle là, mais c'était vrai aussi que pour le coup la jeune femme avait plus l'impression d'être en pleine rupture amoureuse qu'amicale et c'était d'autant plus déstabilisant. « Faire quoi exactement ? Être ton amie envers et contre tout ? Ouais, je sais que c'est assez maso quand on y pense, mais je suis comme ça, même si je risque de souffrir encore, parce que nous savons tous les deux que si jamais elle prenait la décision de te quitter et de revenir...Tu la reprendrais encore et encore et encore. Et voilà au final qui est l'idiote qui en souffrirait ? Moi et toujours moi. » Égoïste Effie ? Légèrement, bon oui carrément, mais elle s'en fichait pas mal, la jeune femme pensait avoir le droit d'être égoïste pour une fois, juste cette toute petite fois durant laquelle c'était à son tour de se plaindre et de récolter la pitié de son meilleur ami, même si elle ne supportait pas tellement ça. Parler de son père n'était définitivement pas une bonne idée et il se trouvait que Aeddan était du genre vraiment têtu, mais ça la jeune femme connaissait. « D'accord, peu importe de toute façon tu as raison, il n'est plus là donc tu ne sauras jamais. » Effie lâchait les armes, elle laissait simplement son meilleur ami avoir le dernier mot sur ce point, qu'en savait-elle après tout, il avait totalement raison, peut-être qu'il l'aurait accepté au final. La jolie blonde ne voulait pas se disputer sur ce sujet-là avec Aeddan, un sujet était bien suffisant. La petite révélation de l'irlandais sur ses petites virées fit sourire la jeune femme. Jamais Effie n'aurait pensée qu'il puisse aller aussi loin seulement pour l’apercevoir. « Tu es tellement étrange. Et que pense la femme rapace de tout ça ? » Le surnom était peut-être de trop, mais Effie s'en moquait et Aeddan devait le savoir. La demoiselle n’eut pas le temps de souffler que son meilleur ami se jeta sur elle pour la prendre dans ses bras. Une chaleur de bien être se glissa dans tout son être avant qu'elle ne s'éloigne sans un mot. Il ne pouvait pas faire une telle chose, pas alors qu'elle était si en colère contre lui, c'était totalement pas du jeu.

Enfin ils parlaient comme deux adultes et non plus comme des enfants énervés, comme des animaux campé sur leur position. « Les deux femmes de ta vie hein ? Ouais, je sais pas. Au final tu as fait le bon choix, je ne suis pas la personne avec qui tu vas finir ta vie, avec qui tu auras des enfants et avec qui tu vas vieillir. » Ce n'était pas douloureux, ni même cruel de dire ces mots-là, mais simplement la réalité pure et simple. Effie n'était pas la femme de sa vie. Techniquement parlant. « Si tu ne sais pas quoi dire le mieux n'est pas de simplement te taire ? Je ne sais pas si tu te rends compte de la personne que tu es devenu depuis que tu es avec elle...Mais, tu n'es plus toi. Où est passé mon meilleur ami bon sang, le mec qui devenait dingue dès qu'on lui gueulait dessus, le mec qui était prêt à faire bouffer ses dents au premier qui osait lui tenir tête, le mec qui était fort et conquérant, fier et dingue. » Effie regarda son ami d'un air complètement décontenancé. « Mais bon sang, qu'est-ce qu'elle a fait de toi ? Qui es-tu ? » Effie ne reconnaissait vraiment pas son meilleur ami, l'homme qui se trouvait face à elle n'était qu'une pale copie de l'homme qu'il était avant, avant quoi ? Avant...Elle. Comme si elle le bouffait et ça, Effie ne pouvait vraiment pas le supporter. « Putain Aed' réveille toi, t'es un mec merde, pas une larve. » Voilà un des "gros" problèmes qui caractérisaient assez bien la jeune femme, lorsqu'elle était en colère elle commençait malheureusement à parler comme un mec et d'une façon même assez vulgaire. Mais c'est comme ça qu'on l'aimait. Effie ne supportait pas l'influence qu'avait Lauren sur Aeddan. « Tu ne lui as rien dit sur tes escapades ? Je suis choquée. » Ironie quand tu nous tiens. La jeune femme fit un sourire des plus sarcastique avant de hausser les épaules. Toutes les petites pics qu'elle pouvait lancer en direction du "dragon" était bonne à prendre. Ce n'était surement pas légitime, quoi que...Doucement la jeune femme se décala de quelques mètres pour se coller contre le mur qui leur tournait le dos, pour pouvoir faire de la place et laisser passer les gens sans qu'ils soient obligé de slalomer entre eux. Elle s'accouda d'un geste nonchalant réfléchissant malgré tout à toute allure. Il lui proposait un choix cornélien. Elle se surprit à froncer les sourcils en entendant la proposition de son meilleur ami. « C'est un marché assez intéressant, mais... » Devait-elle l'accepter, dire simplement "oui" et faire comme si rien n'avait changé ? Ce n'était pas aussi facile et Effie avait malheureusement la rancune très tenace. Elle ne pourrait pas faire un choix pareil, revenir et faire comme si les derniers mois n'avaient jamais existé. C'était trop dur. « Tu me demandes quelque chose de presque impossible Aeddan. »

Le soleil commençait à taper vraiment fort, quoi de plus normal en Australie après tout ? Mais un mal de tête se peaufinait à l'horizon et ça se sentait à la façon dont la jeune femme fronçait le nez, elle commençait à souffrir, mais toujours aussi forte, elle ne voulait rien laisser paraitre, ne jamais faire voir à quel point ils étaient faibles c'était comme ça et pas autrement. Et toute cette conversation commençait doucement à lui faire tourner la tête, elle ne savait plus vraiment qui avait raison, qui avait tort. Si toute cette histoire en valait vraiment la peine, si tout ça n'était pas qu'une perte de temps. Même si quelque chose avait été brisé et que rien ne serait plus jamais comme avant, devait elle continuer sur cette voie là ? S'obstiner à faire sa fichue tête de mule ? « Que j'arrête de l'accuser ? Tu te fiches de moi n'est-ce pas ? Dis-moi que tu me fais rien de plus qu'une bonne blague ? » Alors, là c'était l'hôpital qui ce fou de la charité, clairement et simplement. Il se moquait ouvertement d'elle. « C'est de SA faute Aeddan, tout est de sa faute. Si nous en sommes là aujourd'hui, c'est uniquement de sa faute, alors arrête de la materner, arrête de faire comme si notre amitié pouvait reprendre là où elle s'est arrêtée, parce que ce n'est pas le cas et ça ne sera jamais plus le cas. » La jeune femme s'énervait à nouveau, comment pouvait-il être aveugle à ce point, la défendre alors qu'elle avait brisé quelque chose de bien trop précieux. « Bordel Aed', tu ne sais pas à quel point je te déteste en ce moment, j'en ai marre que tu prennes sa défense, pour une fois prend la mienne. Non, tu sais quoi, laisse tomber, ça n'en vaut de toute évidence pas le coup. » Et voilà, une fois de plus Effie baissait les bras. Elle n'en pouvait plus de se battre. Malgré tout, la jeune femme leva les yeux au ciel de surprise, alors comme ça il mentait à sa femme, ça c'était vraiment étonnant. « Oui, ça je m'en doute. Vous êtes les rois du mensonge. Élu le couple de l'année. » Taquine, non méchante. Effie voulait lui faire mal comme elle souffrait, elle voulait juste qu'il ait aussi mal qu'elle, qu'il sente le poignard tourner dans son coeur. « Je suppose que tu as raison, prendre des décisions à la va vite serait stupide, mais le problème reste le même...Il n'y a pas de solution. » Enfaite si, la jeune femme avait la solution, malheureusement pas une solution qui pourrait plaire au jeune homme et ça, ça rendait les choses bien trop compliqué pour eux. « Je m'en fiche pas mal des gens et de ce qu'ils pensent. » Effie n'avait jamais été le fait d'être le genre de personne à se soucier du regard des gens. « Oui, j'y penserais. » La jeune femme était blessée et perdue, bien sûr qu'elle voulait retrouver son meilleur ami, mais elle n'arrivait pas à mettre de côté le fait d'avoir été le "second" choix, celui qu'on laisse au détriment d'un choix meilleur. C'était trop dur à accepter.