Whatever happens, I am there (Aeddan)

Et voilà Effie y était, elle savait qu'elle avait laissé passer le temps maximum pour une réflexion dont elle faisait preuve en ce moment même. Aeddan lui avait demandé de prendre son temps, de ne pas faire de choix trop vite, alors une semaine était sans doute assez longtemps. Mais, même si elle avait attendu aussi longtemps elle ne savait toujours pas quoi faire, si oui ou non elle devait passer outre le fait que quoi qu'il arrive son amitié avec Aeddan serait en permanence gâcher par sa femme. Parce que ça, Effie ne pourrait jamais passer outre et surtout la jeune femme ne pourrait jamais oublier les derniers mois qu'elle avait passés loin de son meilleur ami, ces moments qu'ils avaient passés loin l'un de l'autre, tous ses instants gâchés. Effie faisait les cent pas dans son petit appartement, avant d'enfiler une paire d'escarpins et d'attraper son sac. Elle devait le voir, lui parler et surtout lui dire enfin ce qu'elle comptait faire, même si elle ne le savait pas encore. Dans la rue, elle avançait tel un automate, ne sachant pas vers quoi elle s'embarquait, si tout ça en valait encore le coup, si lui en valait encore le coup. La jeune femme attrapa son téléphone dans l'espoir de le joindre, il fallait au moins qu'elle sache si oui ou non il était chez lui et surtout seul, elle ne voulait en aucun cas tomber sur sa douce moitié. Elle attrapa son téléphone d'un geste distrait et regarda la date, quelques secondes avant de soupirer. Elle avait oublié. Comment avait-elle pu oublier ce genre de choses et surtout cette date. Oubliant totalement le pourquoi de la présence de son téléphone dans sa main, Effie avança sans se préoccuper du reste, décidant de rejoindre celui qui était son ami, celui qui aujourd'hui avait besoin d'elle, plus que de n'importe qui, du moins elle l'espérait. Elle arriva devant chez lui et soupira avant de monter les quelques escaliers qui la séparaient de la porte d'entrée. Elle frappa quelques coups à la porte et attendis, espérant de tout coeur que ça ne soit pas la personne tant détesté qui réponde. Au bout d'un temps qui lui paru interminable, la porte s'ouvrit enfin laissant apparaitre le beau brun, lui qui d'ordinaire avait cette petite étincelle pétillante dans le regard, n'était en cet instant qu'une coquille vide. Un petit sourire désolé se glissa sur les lèvres de la jeune femme. Elle ne s'excusait pas pour leur dispute, non elle était là parce que malgré tout, il avait besoin d'elle aujourd'hui et elle ne voulait tellement pas le laisser tomber, elle voulait faire la même chose que chaque année, rester sur le canapé à refaire le monde, parler de leurs souvenirs, des bons comme des mauvais moments, de tout ce qui faisait qu'ils étaient amis. De tout ce que cette journée pouvait rappeler de bon. « Je suis là. » Évidemment cette phrase n'avait rien à voir avec le fait qu'elle était là parce qu'il lui avait demandé de le contacter après réflexion, mais c'était un "je suis là pour toi, envers et contre tout." Et durant un court instant, jusque quelques infimes secondes, Effie oublia la rancoeur, la colère ainsi que toute la peine accumulée durant les dernières semaines et serra son ami dans ses bras.

Se lever. Il ne le pouvait pas. Pourquoi se lever ... Aller travailler, tout ça. Non, il savait qu'aujourd'hui il resterait chez lui, simplement chez lui, à attendre. Qu'allait-il attendre ? Le temps, attendre que le temps passe, que la journée se finisse comme elle a commencé. C'était un jour spécial, un jour qu'il allait certainement passer à rien faire, mais rien faire signifier aussi penser. Ce qui n'était pas le meilleur des cas. Peut-être allait-il se permettre un verre. Lui qui ne boit plus tellement d'alcool. Un bon verre bien for pour oublier la douleur et les souvenirs qui le submergent en cette journée bien triste. Dix ans. Ca faisait exactement dix ans que son père l'avait "quitté", qu'il était décédé au champ de bataille. En y repensant, Aeddan avait l'impression que c'était hier, hier qu'ils sont venus l'annoncer à la famille, hier qu'il a laissé une larme couler sur son visage, puis une autre, avant de se réfugier. Il était obligé d'y penser, mais il avait beaucoup de mal. Il avait gracieusement demandé à sa femme si elle ne voulait pas aller faire un tour aujourd'hui. Partir avec le petit. Elle n'avait pas aimé l'idée de se faire "virer de chez elle", ils avait presque eu un clash comme on dit, mais elle avait fini par opiner. Non, Aeddan n'avait pas voulu l'avoir dans les pattes, ce n'était pas le jour, vraiment pas. En jogging et en simple tee-shirt, il alla s'installer sur son canapé d'angle, alluma négligemment la télé, et ferma les yeux, attendant. C'est ce qui ferait de mieux aujourd'hui. Attendre. Il voulait appeler sa mère, savoir comment elle allait, la rassurer, lui dire qu'il pensait à elle, même si elle était loin, mais il avait peur de craquer, ou plutôt de l'entendre elle craquer, sans pouvoir la prendre dans ses bras. Sa mère, c'était beaucoup pour le jeune homme. Ca, c'était avant que quelqu'un ne vienne frapper à la porte. Soufflant doucement, il hésita pendant un instant à aller ouvrir. Faire le mort lui semblait être une idée tellement appréciable. Mais il se leva en espérant simplement que ce ne soit pas Lauren qui revienne avec le petit. S'occuper de lui, là, non, il ne pouvait pas. Par contre, il savait qui, il voulait voir, mais ayant peu de nouvelle depuis la dernière fois, il avait perdu espoir. Ouvrant délicatement la porte, il resta de marbre, le souffle coupé, il ne sut quoi dire, quoi faire. Il ne fit rien. Le jeune homme venait de perdre le fil de ses pensées. Effie. Elle était là, se tenant devant le pas de sa porte, ses cheveux détachés, son petit minois adorable, et sa vitalité dont il avait tant besoin. Elle lui souffla qu'elle était là, pour lui. Il tenta de sourire, pourtant, il le voulait, il était tellement heureux de la voir, mais il ne put quand même rien faire, et se laissa aller dans les bras de la belle blonde. Elle était tout ce dont il avait besoin. Vraiment. Le fait qu'elle soit là lui redonner tellement d'espoir qu'il ne savait pas quoi en faire. Posant délicatement la sa main dans la nuque de la belle blonde, il respira intensément. « Merci. » Fut tout ce qu'il pu dire en cet instant avant de se reculer légèrement, sans pour autant lâcher la main de la jeune femme. Il l'entraîna alors à l'intérieur sans vraiment lui laisser le choix. « Viens, entre. »

Comment elle avait simplement pu oublier ce jour ? Maintenant elle était plus ou moins prise au piège, même si elle comptait lui dire qu'elle ne voulait plus le voir, que cette situation était intenable et que de couper les ponts étaient la meilleure solution, elle ne pourrait jamais le faire aujourd'hui, Effie était peut-être du genre intraitable, mais certainement pas sans coeur. Alors, oui dans un sens elle était piégé, parce qu'elle ne voulait vraiment pas qu'il croit qu'elle était venue le voir pour de mauvaises raisons. Effie soupira bruyamment et voulu faire demi tour à plusieurs reprises, mais c'était trop tard, maintenant qu'elle y était, elle devait simplement aller au bout et venir le soutenir, qu'il ait au moins quelqu'un pour le soutenir. Lorsqu'il ouvrit la porte son piteux état fût la première chose qui sauta aux yeux de la jolie blonde, il allait mal c'était indéniable, il avait besoin d'elle c'était un fait. Tout compte fait, elle avait vraiment prit la bonne décision en ne faisant pas demi tour. Il la regarda et l'étonnement se lisait clairement sur son visage, alors comme ça il ne pensait pas qu'elle serait venu aujourd'hui. Comme quoi tout arrivait finalement. Le temps se figeât quelques instants autour d'eux. Plus rien n'existait vraiment, ils étaient là, seuls au monde, comme si les rancoeurs et les querelles n'avaient jamais existé. Et simplement, doucement Effie sourit, un sourire rassurant, doux et surtout apaisant, pas de pitié ni quoi que ce soit qui y ressemblait, non elle lui souriait sincèrement, comme elle ne l'avait pas fait depuis des semaines maintenant. « Les amis sont là pour ça. » Effie regardait Aeddan avec toute la tendresse dont elle faisait preuve en ce moment. Elle lui pardonnait pas vraiment son choix, mais pour un instant, une petite journée elle pouvait faire abstraction de tout ça et simplement être là pour son ami, comme elle l'avait fait ses dix dernières années. Simplement partager sa peine du mieux qu'elle le puisse. Aeddan lui intima de rentrer et la jeune femme eu un mouvement de recule, juste le temps de la réflexion et avant d'avoir eu le temps de vraiment y penser elle entrait à sa suite. De toute façon elle se doutait bien que si Aeddan lui avait proposé d'entrer c'était sans doute que sa peste de femme n'était pas dans le coin. « Alors, comment tu te sens ? Enfin au-delà de, enfin tu vois... » La subtilité et Effie ça faisait deux, elle n'était vraiment pas douée pour ça, mais comment lui en vouloir ? Elle entra à sa suite dans la maison, regardant machinalement autour d'elle, de toute évidence il était vraiment seul. C'était sans aucun doute la chose qui fit le plus de mal à la jolie blonde, sans qu'elle ne comprenne vraiment pourquoi son coeur se serra et elle ressentit une certaine colère. Sa garce de femme était donc égoïste au point de le laisser seul, aujourd'hui ? De toute évidence elle donnait à Effie une raison de plus de la haïr. « Tu es seul ? » C'était plus une constatation qu'une véritable question, mais Effie n'avait pas pu s'empêcher de le signaler.

Elle était là, pour lui, et il avait énormément de mal à s'en rendre compte. Comment pouvait-elle faire ça après ce qu'il lui avait infligé, après tout ce qu'il s'était passé entre eux. Il avait du mal à y croire, vraiment, elle, si rancunière. Il l'avait blessé, énormément, et s'en rendait compte semaine après semaine, toujours un peu plus chaque jour, ainsi, la voir devant le pas de sa porte ... C'était presque inconcevable. Comme un rêve. Oui, c'était un mélange de rêve et de miracle. Malgré tout, elle était là pour lui, et cette sensation l'envahi quand elle osa simplement le sourire, un sourire tellement beau, tellement vrai, qu'il failli fondre. Bon dieu, qu'est-ce qu'il tenait à ce bout de femme. Ils entrèrent donc dans la demeure du Fitzpatrick, avant d'avancer lentement vers le salon. « Je ... On va dire qu'on fait aller. » En dehors du fait que c'était l'anniversaire de la mort de son père, il avait envie d'aller bien, d'aller mieux. Oui, il avait envie de croire qu'il allait bien, pour la simple et bonne raison qu'Effie avait osé venir pour lui. Alors il avait envie d'aller bien. « Et toi ? » Ce n'était pas une simple formule de politesse, non, il voulait vraiment savoir comment allait la jeune femme. « Oui, elle n'est pas là. » Fut tout ce qu'il répondu en premier lieu. Comment lui expliquer qu'il ne voulait tout simplement pas l'avoir à la maison un tel jour. « Je ... hum ... Je lui ai demandé de partir pour la journée. J'avais pas envie de ... enfin, jsais pas trop tu vois, je voulais pas qu'elle soit là. Pas aujourd'hui. » Oui, en effet, il pouvait tout aussi bien le dire ainsi. Sincèrement. Pourquoi compliquer les choses après tout ? Tentant de sourire, sourire qui du ressembler à une risible grimace, il se ravisa finalement pour aller vers le plan de travail de la cuisine américaine et sortir deux verres qu'il remplit d'un liquide à première vu inconnu. C'était tout simplement une verre de soda. Quand Effie était là, il avait du mal à boire de l'alcool. Pourquoi ? Parce qu'il fut un temps, il failli sombrer du côté obscur, et encore, une fois, qui fut là pour l'aider ? La belle blonde. Décidément, était-elle son ange gardien ?

» fuel for life ☁ aeddan