you should be smiling.

 
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pretty girl you should be smiling
i wouldn't say that to you if it wasn't true
© tumblr

Laissant derrière elle le quotidien repas de famille, elle se faufile par la porte de l’entrée d’une démarche légère et assurée qui la caractérise si bien. La différence de son comportement a su laisser place à l’inquiétude auprès de ses proches, mais c’était un prix de revanche que la brunette ne regrettait aucunement. Son ancienne existence était désormais loin derrière elle et même si elle tenait à y retourner dès que possible, les évènements lui paraissaient différents comme si tout lui glissait entre les doigts. Il était rare qu’elle reste tranquillement chez elle, la plupart du temps elle préférait s’occuper de manière continuelle afin de remplir ses journées. Toutes occupations y passaient en particulier le sport qui lui permettait de se défouler, et de canaliser toute la colère qui vibrait au plus profond d’elle-même. Les mains sur le volant, elle s’apprête à démarrer pour se rendre en ville lorsque la porte côté passager s’ouvre pour laisser apparaitre le visage audacieux de sa petite sœur. Elle avait beau n’avoir que deux années de moins qu’elle, il n’en demeurait pas moins que la maturité était une preuve d’existence formelle en ce qui la concernait. « Je viens avec toi ce soir ! ». Commence-t-elle tout en prenant place dans le véhicule. « Ne me regarde pas comme ça, une soirée entre frangine ça nous fera pas de mal, tu n’es pas la seule à avoir le moral dans les chaussettes. Allez en route, ma poule ! ». L’enthousiasme soudain de la jeune blondinette à le don de surprendre Jakayla qui n’a nullement l’habitude de voir sa sœur prendre plaisir à sortir en boite de nuit et encore moins en sa compagnie. Les deux Pearce avaient beau être issues du même cocon familial, les différences héréditaires étaient là pour témoigner du grand écart qui pouvait les séparer. Néanmoins, elles n’en étaient que plus proches l’une de l’autre. Arquant un sourcil ; la pensée quelque peu sceptique, son ainée hochement lentement la tête peu convaincue que l’idée de sa cadette soit si bonne que cela. « Evite de trop t’emporter pour une fois … ». Soupire Jack dont l’engouement certain de départ commence à se dissiper. Au moins tu l’aurais mise en garde même si tu continues de songer que c’est une très mauvaise idée et que la situation risque de te retomber dessus. Quelques directions et minutes de voiture plus tard, c’est dans un environnement tout autre qu’elles pénètrent tous les deux. Emilia se contente de rejoindre ses nouveaux amis, des liens que Jakayla est bien loin d’avoir encore consolider pour ne pas dire totalement oubliée. Elle soupire l’espace d’un instant tout en se dirigeant vers le comptoir de la boite, la lourdeur de la musique du moment prenant possession de chaque parcelle vivante et en mouvement de la vaste pièce. En dépit de la lumière tamisée, il est très facile de se faufiler un chemin tout en évitant de flirter avec les clients qui se déhanchent sur la piste. Légèrement accoudée au bord du comptoir, la Pearce commande un simple cocktail sans alcool. Si ce soir elle avait espéré pouvoir décompresser en solitaire, c’était chose à réitérer dans la semaine. Sa sœur c’était incrusté et elle ne comptait pas la laisser sans surveillance sous peine de remontrances et de représailles. Elle pouvait sentir le regard lourd de voisin, un trentenaire – très certainement – qui ne cessait de la couver du regard. Se détournant juste assez pour le toiser d’une œillade assassine, elle réplique d’une voix narquoise et sérieuse à la fois. « Inutile d’espérer, vous perdriez votre temps. ». Un sourire moqueur plus tard, sa commande est posée sur  le comptoir. Elle entend alors une voix devenue presque coutumière depuis son arrivée. Hugo. Décidément, il était partout là où elle s’y attendait le moins.

Australien natif et amoureux de la nature et de l'eau, Hugo préférait généralement les soirées sur la plage, accompagnées d'un feu de camps et de gobelets rouges pour y verser la liqueur, généralement fréquentées par les étudiants du coin. L'ambiance était plus relaxée, moins prise de tête, il y avait plus d'espace et l'air frais était un argument de taille. Mais parfois la plage était déserte, plongée dans la noirceur de la nuit, et il aimait aussi s'y rendre, seul ou parfois avec une femme, que ce soit une fille qu'il aimait bien ou tout simplement sa meilleure amie, pour apprécier la quiétude qui y régnait alors. Et parfois, Hugo aimait se rendre au Paradise Night, la boîte de nuit de la ville. Il ne s'y rendait pas souvent puisque ce n'était pas ce qu'il préférait malgré le fêtard qu'il était, mais quand c'était le cas il passait généralement un bon moment. Il ne s'était pas enquiquiné à appeler des copains à lui pour l'accompagner car à vrai dire, être tout seul ne le dérangeait pas. Il ne pouvait pas dire la même chose de ses amis, qui préféraient rester en bande et qui ne supportaient pas de se rendre quelque part, surtout en boîte de nuit, seul. Mais Hugo ne s'inquiétait pas. Il était habitué, aimant ses instants de solitude, et c'était un homme sociable qui n'avait aucun problème à faire de nouvelles connaissances pour ne pas rester dans son coin toute la soirée. Généralement des femmes qu'il ramenait chez lui. Il avait beau être intéressé par une certaine Jakayla Pearce et être persuadé qu'il ne lui était pas indifférent non plus, elle mettait un point d'honneur à lui rappeler qu'elle était en couple et que rien ne pourrait se passer entre eux - du moins pas avant qu'elle mette un terme à son histoire. Si Hugo attendait avec impatience le jour où elle le laisserait entrer dans son coeur, il s'en amusait comme à son habitude de ne rien prendre au sérieux, et ne s'ennuyait pas de son temps libre avec d'autres jeunes femmes, généralement blondes et élancées. Hugo restait un homme avec des envies et des besoins et ça n'avait jamais été son genre d'attendre sagement après une fille. A l'intérieur du club, le regard du jeune homme balaya la salle du regard et vint se poser sur une fine silhouette qu'il connaissait par coeur. Un sourire en coin s'afficha sur ses lèvres alors qu'il se dirigeait déjà vers Jakayla, jusqu'à ce qu'une autre brune l'arrête avant qu'il n'arrive à destination. « Kaylee ! » La jeune femme, qui était une ex à lui, commença à un peu trop le coller - elle avait déjà de l'avance sur lui au niveau de la boisson - et essaya de se faire inviter à danser. « Un autre jour, » répondit-il en la poussant sur le côté, son regard toujours fixé sur la petite brune au comptoir. Il entendit le râlement de son interlocutrice derrière lui et n'eut pas besoin de se retourner pour voir qu'elle dardait un regard noir sur Jakayla. Quand il arriva enfin à la hauteur de cette dernière, il afficha un sourire ravi avant de se retourner vers le trentenaire à côté à qui il l'avait vue adresser la parole. « Elle n'est pas disponible, ou alors il faudra me prendre avec. Mais sincèrement, les plans à trois c'est pas trop mon truc, sauf si la troisième personne est une autre fille, là oui. » Sans perdre de son sourire amusé, il glissa son regard sur Kayla, seule au milieu de la piste. « Pourquoi n'iriez-vous pas voir cette jeune femme ? Je sais de source sûre qu'elle cherche quelqu'un pour ce soir, elle sera ravie. » Il n'avait pas l'air méchant, juste très lourd. Qui aime bien chatie bien, n'est-ce pas ? Quand il le vit partir, il lâcha un léger rire puis se retourna vers le barman pour commander une bière avant d'enfin poser son regard sur le visage angélique à côté de lui. « Alors mademoiselle Pearce, comme ça on préfère venir se faire draguer par des vieux plutôt que de venir me voir sur la plage ? Mon coeur est meurtri, » la taquina-t-il en remerciant le barman d'un signe de la tête avant de boire une gorgée de son liquide alcoolisé.

Le jeune homme ne se départi pas de son sourire qui semblait plus qu’un ravissement pour lui. La proposition qu’il avait fait au trentenaire ne semblait guère emballait ce dernier d’ailleurs, lui faisant tout un éloge sur une élégante brune à la fois sexy et pulpeuse. Rapidement, la Pearce jeta une brève œillade sur la tenue qu’elle portait ou encore sa poitrine loin d’acquérir la dimension des pamplemousses de la fille dont parler Hugo. La voix du blondinet semble n’être qu’un carillon de bonheur l’homme qui l’avait accosté tout à l’heure et c’est sur ces indications favorables qu’il part en direction de la piste pour rejoindre cette sirène qui lui promettrait – selon les dires du jeune moniteur – une bonne fin de soirée. Lâchant un rire plus que satisfait sur le bout des lèvres, son interlocuteur commanda une bière tout en la considérant d’un regard charmeur. Jakayla avait pris l’habitude d’accumuler ses instants de plaisanterie tout comme ses répliques destinées à la charrier et rien de plus. Il semblait l’un des seuls à supporter son mauvais caractère ce qui avait la nette tendance à mettre la brunette en rogne. « Toi avoir un cœur meurtri ? Laisse-moi rire, d’autant plus que cette fille là-bas doit être sans doute l’une de tes conquêtes un brin trop collante. ». Répliqua-t-elle d’une voix quelque peu ironiquement avant d’imiter son compagnon de gauche en portant son verre à ses lèvres. Contrairement à lui, elle n’avait aucunement la notion des relations d’un soir en tête. Flirter de filles en filles, comme si l’on butiner des abeilles était pour elle une vision qui avait tendance à la mette en colère. Considérer la gente féminine comme des objets ? Et puis quoi encore, ces dernières étaient bien idiotes après tout. La pensée de savoir qu’Alden et elle étaient honnêtes et proches en dépit de la distance la rassurait. Une promesse à laquelle elle se raccrochait malgré tout et qui apaisait quelque peu ce déménagement qui ne profitait qu’au restant de sa famille. « J’avais pas besoin de ton aide, ceci dit au passage. ». Le sentiment de toujours être celle qui maitrise tout, celle qui décide voilà un registre où elle se défendait plutôt bien et qui lui donnait un peu plus d’aplomb. Hugo jouait avec ses nerfs comme il pouvait flirter avec les vagues, un atout dans sa manche que la jeune étudiante en botanique ne pouvait lui retirer. Il gagnait à être connu rien que pour cela, mais son plus défaut selon elle demeurait ni plus ni moins que sa ténacité. Déposant son avant-bras droit sur le comptoir du bar, une moue ironique se dessine sur son visage possédant encore des traits que l’on adonne à la période de l’enfance. Parfait reflet d’une femme enfant quelque part. « Oh, et pour information n’oublie que je suis disponible pour toi uniquement lors des cours et pas en dehors ! ». Lui dit-elle avec sérieux tout en fixant ses yeux sur les siens, ses abimes de diablotin moqueur. Elle en avait assez d’entendre sa sœur lui dire combien Hugo pouvait être parfait en tout point ou encore que votre relation était louche et lourd de sous-entendus. « Pourquoi tu es là ? C’est rare de te voir ici, tu es plutôt sur le bord de plage d’habitude. ».

Amusé par la réplique de son interlocutrice et cet air ronchon dont elle ne se défaisait jamais, Hugo laissa son regard s'attarder sur la brune élancée à quelques mètres d'eux, visiblement ennuyée de se faire accoster par un trentenaire désespéré. Il leva les yeux au ciel avant de se concentrer de nouveau sur Jakayla qui serait son seul objet d'attention ce soir - comme à chaque fois qu'elle était dans son champ de vision. « Oui, c'est bien une conquête trop collante, mais vois-tu, je l'ai rejetée pour pouvoir passer du temps avec toi. Si ça ne prouve pas que je suis un homme bien et honnête qui a un coeur, je ne sais pas ce qu'il te faut. » Fier de lui, Hugo lui adressa un sourire satisfait avant de prendre une nouvelle gorgée de sa boisson alcoolisée, appréciant la brûlure dans sa gorge quand il l'avala ainsi que le goût amer qui s'installa sur sa langue. La plupart des hommes auraient déjà rebroussé chemin devant le caractère de Jakayla, mais il avait appris à la connaître et à apprécier son caractère de cochon. C'était tellement familier, il s'y était tellement habitué que le jour où elle serait douce et aimable avec lui, il se poserait de sérieuses questions. « Oh je sais très bien que tu n'avais pas besoin de mon aide. On dirait pas comme ça, mais ce petit corps renferme un petit bout de femme très impressionnante. » Il ne voulait pas entrer dans son jeu et jouer l'indifférence, elle savait très bien qu'elle lui plaisait, il ne s'en cachait pas et ça n'avait jamais été son genre de dissimuler ce qu'il pensait vraiment. Il la trouvait exceptionnelle, intéressante et sublime, comment pourrait-il prétendre du contraire devant elle ? « Peut-être que j'ai voulu l'éloigner pour t'avoir à moi tout seul, t'y as pensé à ça ? » Il adressa un sourire taquin à la jolie brune, secouant légèrement la tête. C'était en partie vrai, mais à vrai dire il ne savait pas trop pourquoi il s'était avancé de la sorte. L'homme en question n'avait pas eu l'air de l'embêter plus que ça, mais Hugo était d'humeur joueuse ce soir et avait pris un malin plaisir à le caser avec cette fameuse conquête un peu trop collante. « Hm... » répondit-il d'un air rêveur, sur le ton de "parles toujours tu m'intéresses", un sourire sur les lèvres alors qu'il ne déviait pas son regard de ses yeux noisettes. « Keep tellin' yourself that, Pearce. » Hugo décida enfin de s'asseoir sur le tabouret à côté de celui de Jakayla, prenant sa question suivante comme une invitation à continuer cette conversation. Il le savait, elle en avait autant envie que lui mais réussissait à se trouver des excuses en un homme qu'elle n'allait probablement plus jamais revoir. Il continua de savourer sa bière, ce sourire amusé toujours en coin sur ses lèvres, illuminant son visage de cette malice qui lui était propre. « Ce n'est pas évident ? Je t'ai suivie, Jak. » Il leva les yeux au ciel, comme si sa réponse était aussi idiote que sa question, avant de continuer plus sérieusement cette fois-ci, sans se défaire de son regard taquin pour autant. « J'avais envie de changer de décor, et je crois que le destin est de mon côté. Si j'avais su que tu venais ici, j'y serais venu plus souvent ! »

Voyant qu’il répliquait par une assertion positive en déclarant qu’il avait éconduit la fameuse jeune femme pour passer du temps avec elle, Jakayla hocha lentement la tête en laissant une petite grimace arborer son visage. Hugo était un homme avant tout, le genre d’homme dont le physique est encore le début de longueur de charme, de regard de braise à la fois incendiaire et inévitable. Depuis que tu le connaissais, son prénom revenait souvent sur les filles qui fréquentaient la plage, son lieu de prédilection. Cela elle avait pris soin de le noter. Le sourire satisfait de son voisin n’enlève strictement rien à l’expression bougonne qui est presque – toujours – présente sur ses traits. « Cette fille est à moitié ivre, profiter d’elle n’est pas franchement dans ton genre. ». Elle tentait par tous les moyens de trouver une réplique cinglante pour pouvoir lui faire comprendre qu’elle n’était pas un cœur à prendre. Un cœur dont l’amour était rythmé par une distance de plus en plus longue, de plus en plus difficile à gérer. Se l’avouer serait émettre des doutes à l’histoire qu’elle avait commencé avec Alden il y a de cela désormais trois petites années. Un temps laborieux pour une féministe à part entière et surtout très hostile aux relations, jusqu’à ce que son petit ami débarque dans sa vie. Actuellement il n’y avait que des échanges téléphoniques, des conversations via skype. Des blancs lorsqu’il t’appelait, toujours des interrogations redondantes. Le compliment qu’Hugo présente à son attention était agréable à entendre et bien qu’elle l’est tirée de sa songerie passagère, elle se contente de sourire amusé. « Un petit bout de femme impressionnante, hein ? ». Lui dit-elle tout en le mimant d’une façon ambiguë laissant le soupçon entre l’ironie et un sérieux qu’elle passerait sous silence si jamais il venait a chercher une réponse beaucoup plus en profondeur.  « Tu m’as à toi tout seul une fois par semaine … quelque chose me dit que cette technique de drague est  réellement dépassée. ». Rigole-t-elle tout en buvant une petite gorgée de sa commande. L’accent australien du blondinet attira néanmoins son attention, son regard se posant sur le sien. Lorsqu’il parlait ainsi son accent prenait des proportions plus accentué et cela le rendait encore plus sexy bien qu’elle préférait lui attribuer le terme de charmant. « Tu joues les Sherlock Holmes maintenant, je sais qu’il est toujours accompagné de son cher Watson mais de toi à moi je suis pas faite pour ce rôle. En revanche, ta copine elle se prêterait au jeu volontiers. ». Une œillade mécontente accrochée à son visage, elle avait envie de chasser son air malicieux. Il était plutôt doué pour la faire sortir de ses gonds, pour contrer ses joutes verbales. Il était persistant et s’adonner au jeu de flirt comme si cela ne le déranger pas. Seulement le sérieux de sa dernière phrase révèle combien il est loin de plaisanter pour une fois. Jakayla arque un sourcil quelque peu surprise, mais se reprend très vite en s’adossant contre le comptoir, les deux coudes posés sur ce dernier, les yeux rivaient sur la piste de danse. « Et bien le changement est radical alors. ». Déclare-t-elle la musique de la boite n’ayant pas totalement recouvrait sa voix. « Tu m’aurais vu plus souvent, on se serait renvoyés des mots à la figure parce que tu ne comprends pas que j’ai un copain ? Et puis tu m’aurais offert un verre ou deux, tout en supportant mon mauvais caractère ? Tu es bien l'un des seuls à être aussi fou pour le supporter d'ailleurs. ». C’est ce qui se serait sans doute passé, mais la croyance de fer qu’elle avait vu pour son couple commencer sérieusement à la faire douter. Hugo avait fini par s’installer sur l’un des tabourets à son coté, sa bière toujours en main. « Mais tu aurais été obstiné, toujours avec ton air farceur et sûr de lui … qu’est-ce que tu veux au juste Hugo ? ». Un timbre de voix à la fois posé, ses prunelles oisivement claires qu’elle fixe toujours.